Photographe parmi les plus influents, l’américain Philip-Lorca diCorcia, né en 1953, occupe une place particulière dans la photographie contemporaine. Depuis plus de trente ans, il réalise des images à la croisée des chemins entre le documentaire traditionnel, inspiré par les américains Paul Strand, Walker Evans, Harry Callahan, et Robert Frank, et une construction cinématographique qui oscille entre réel et fiction.
Le livre monographique Philip-Lorca diCorcia revient sur les différentes périodes de la carrière du photographe, depuis la fin des années 1970 jusqu’aux années 2000. L’ouvrage contient ses séries les plus connues, intitulées “Hustlers”, “Streetworks”, “Heads”, “A Storybook Life”, ou encore “Lucky 13”.
Philip-Lorca diCorcia a commencé par prendre ses amis et sa famille en photographie, les faisant poser dans d’étranges tableaux de la vie quotidienne. Sa série “A Storybook Life” nous rappellent les photographies de tournage des films de fiction, où le temps semble arrêté, telle cette cuisinière figée, le couteau à la main.
Il faudra attendre les années 1990 pour que Philip-Lorca diCorcia se tourne vers la traditionnelle photographie de rue. C’est en Californie qu’il réalise sa série la plus ancienne intitulée “Hollywood”. Il abordait des hommes qui se prostituaient dans la rue et leur proposait de les payer le prix d’une passe pour se laisser prendre en photo. Par la suite, Philip-Lorca diCorcia réalisa d’autres séries réalisées dans la rue, “Streetworks”, “Two Hours” puis “Heads”.
Les photographies de la série “Heads” ont été prises à New York, plus particulièrement dans le quartier de Times Square ; en utilisant un flash qui isole le sujet du reste du monde, Philip-Lorca diCorcia réalise des portraits saisissants. Chez ses passants, quelques détails anodins nous renseignent sur notre époque : bouteille d’eau en plastique à la main, lunettes de soleil d’aviateur, écouteurs enfoncés dans les oreilles. Philip-Lorca diCorcia nous livre des photos proches de l’univers de la mode et de la publicité. Ces inconnus, sans le savoir, évoluent dans une mise en scène dont ils sont les personnages principaux. Troublant !
Ainsi, la photographie de Philip-Lorca diCorcia se caractérise par deux styles très différents l’un de l’autre : à son travail documentaire, le photographe ajoute une dimension qu’on lui oppose généralement, à savoir une construction de l’image particulièrement étudiée. Dans ses séries prises dans la rue, Philip-Lorca diCorcia utilise un trépied ainsi qu’un flash particulièrement fort. Dans un entretien accordé à Art Press en janvier 2004 (N° 297, p. 42 à 47), Philip-Lorca diCorcia dit : “plus on détaille mes photos, plus on se rend compte que la situation n’est pas réelle”. Les limites sont bel et bien brouillées !
La préface du livre Philip-Lorca diCorcia est signée Jill Medvedow, le texte Bennett Simpson et l’interview a été réalisé par Lynne Tillman.
par Mélanie Jourdan
Langue : Anglais
Éditeur : Steidl Verlag
Date de Publication : Septembre 2007
Type Reliure : Broché
Pages : 128 pages, 70 photographies couleur
ISBN 10 : 3865213855
ISBN 13 : 978-3865213853
Dimensions : 20.3 x 27.9 cm
Langue : Anglais
Éditeur : Steidl Verlag
Date de Publication : Septembre 2007
Type Reliure : Broché
Pages : 128 pages, 70 photographies couleur
ISBN 10 : 3865213855
ISBN 13 : 978-3865213853
Dimensions : 20.3 x 27.9 cm