« Les chants du regard:images choisies » est un ouvrage où la plume et la lumière se rencontrent, où l’écriture de Michel Baglin vient explorer les contours les plus secrets des images de Jean Dieuzaide, pour que l’instantané se transforme en histoires musicales, parfumées, sensuelles. Les photographies de Jean Dieuzaide présentes dans ce (…)
Dans les années cinquante, Dieuzaide aime à venir souvent en Lavedan et Pays Toy, d’oû son épouse est originaire. Appareil photographique en mains, il hume l’air et capte en ces lieux des moments de vie quotidienne. Se faisant photographe de l’instant, Jean Dieuzaide immortalise ces petites gens, ces hommes et ces femmes de labeur. (…)
Il voulait être pilote, il est devenu photographe. « Je ne regrette rien », disait Jean Dieuzaide au terme d’une carrière d’une grande richesse et d’une exceptionnelle variété qui l’a placé parmi les plus grands artistes de son époque. Dieuzaide, qui signait aussi « Yan », est resté un admirateur fanatique de tout ce qui vole. En témoignent (…)
Nul doute que Jean Dieuzaide ait été l’un de ces artistes pour qui l’objectif aura été le prolongement de sa pensée. Sans cette idée, ses photographies ne seraient que des documents. Mais elles transcendent l’anecdote par ce sentiment d’une unité qui commande les choix techniques. Je n’ai pas oublié la grandeur austère de la vision que Jean (…)
En fait, c’est la tiédeur qui fait scandale chez Dali. C’est elle qui heurte l’esprit de rigueur, l’attendu poétique, le goût pour un trait noble et signifiant (fût-il gagné dans la bassesse ou la honte). La tiédeur hante une rigueur qu’il voudrait incommensurable, strictement paranoïaque. C’est elle qui le rend somnolent et somnambule, alors (…)
Qu’il les ait exposés au Château d’Eau à Toulouse, qu’il les ait croisés aux Rencontres d’Arles, ou encore qu’il leur ait rendu des visites amicales, Jean Dieuzaide fréquenta de nombreux photographes et entretint avec eux des relations fraternelles. Comme il les a tous mis en boîte, avec tendresse, humour ou admiration, avec art également, (…)
La Mairie de Lourdes a souhaité concevoir une exposition des photographies de Jean Dieuzaide sur la cité Mariale. Une attentive consultation des archives a permis de retenir un peu plus de 600 négatifs intéressants réalisés entre 1945 et 1985. De ce premier choix ont été conservées les 120 photographies qui constituent le présent ouvrage, (…)
« Je me soucie peu de savoir, avec mes images, si je fais de l’art ou pas. Depuis toujours, ma joie intérieure, celle dont on ne peut me priver qu’en me mettant dans un cachot noir, c’est de regarder la lumière et de la photographier dès qu’elle éclaire un corps, une forme, un outil, un rien. C’est elle qui fait vibrer tout mon être jusqu’à me (…)
Lorsqu’en 1953 pour l’éditeur Arthaud, Jean Dieuzaide se lance sur les petites routes déglinguées du Portugal soumis à la dictature de Salazar, il a tout juste trente ans mais déjà une solide culture photographique. Visuellement, le pays non encore gâté par le tourisme de masse, lui apparaît immédiatement comme un Eden oû il va pouvoir mettre (…)
Jean Dieuzaide (né le 20 juin 1921 à Grenade-sur-Garonne, Haute-Garonne décédé le 18 décembre 2003) était un photographe français. Fils d’une famille modeste, issue de la région toulousaine mais dont le père l’a initié à la photographie, il débute son art peu avant la Seconde Guerre mondiale. Il gagne sa renommée en captant le Général de Gaulle lors de sa venue pour la Libération de Toulouse. Il prend alors le pseudonyme de Yan et travaillera essentiellement dans le sud-ouest français, en Espagne et au Portugal. Il fait en particulier une série de clichés, restés célèbres, sur Salvador Dali. Il est honoré par le prix Niépce en 1955 et le prix Nadar en 1961.
Jean Dieuzaide a marqué l’histoire de la photographie ; ses clichés de la Gitane ou son célèbre portrait de Dali ont fait le tour du monde. Ses images d’humbles agriculteurs et bergers, ont forgé sa réputation de photographe humaniste.