ZOOMS du Salon de la Photo 2010

Prix et Concours photo

ZOOMS du Salon de la Photo 2010

ZOOMS du Salon de la Photo 2010

LE SALON DE LA PHOTO CRÉE L’ÉVÈNEMENT ! 2 NOUVEAUX PRIX ATTRIBUÉS À 2 PHOTOGRAPHES ÉMERGENTS

Le Salon de la Photo veut contribuer à mettre à l’honneur le métier de photographe, à le mettre en valeur aux yeux du plus large public.

Les ZOOMS seront désormais attribués tous les ans par le Salon de la Photo.

12 rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction de la presse Photo ont désigné chacun un photographe professionnel « émergent » (français ou installé en France), un vrai coup de cœur pour un talent encore peu connu ou pas assez reconnu, que son parrain ou sa marraine veut révéler au grand public.

LE ZOOM DÉCERNÉ PAR LA PRESSE PHOTO

Les rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction : Dimitri Beck (Polka magazine), Sophie Bernard (Images magazine), Guy Boyer (Connaissances des Arts), Stéphane Brasca (De l’air), Guy-Michel Cogné (Nat’Images), Didier de Faÿs (Photographie.com), Agnès Grégoire (Photo), Sylvie Hugues (Réponses Photo), Ronan Loaëc (Chasseur d’Images), Nicolas Mériau (Image & Nature), Vincent Trujillo (Le Monde de la Photo), Bruno Waraschitz (Déclic Photo) se réuniront le 7 octobre en un jury présidé par Jean-Luc Monterosso, Directeur de la Maison Européenne de la Photographie, pour désigner le lauréat de la presse Photo.

LE ZOOM DÉCERNÉ PAR LE PUBLIC

Découvrez ci-dessous les 12 photographes nominés et votez dès maintenant pour donner une chance à votre photographe préféré d’être celui à qui le Salon de la Photo consacrera une exposition.

Clôture des votes le 7 octobre pour laisser le temps de procéder, avec les 2 photographes, au tirage des photos qui constituent l’exposition des ZOOMS 2010 au Salon de la Photo 2010.

Présentation des photographes nominés pour les ZOOMS du Salon de la Photo 2010 (par ordre alphabétique)

 1 Dimitri Beck, Rédacteur en chef de Polka Magazine, présente
Jean-Jacques Bernard

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© Jean-Jacques Bernard

Jean-Jacques est un chroniqueur photographique de la ville ordinaire. C’est au cœur de la cacophonie ambiante que Jean-Jacques est à l’aise. En un clic, il arrête le temps, réduit au silence le vacarme de la rue et nous donne à voir ce que l’on ne voit plus, pris dans le tourbillon du brouhaha. Du quotidien ordinaire, il en sort une photo extra-ordinaire. Un zoom sur un cocktails d’éléments de l’espace public de grandes villes, la plupart situées en Asie. Des « wonderlands » qui restent pour lui des « lieux communs » de tous les jours.
Ses images sont aujourd’hui référencées à la Maison de la Chine et de l’Orient à Paris et donnent lieu à des expositions. « Lieux communs » est actuellement en cours au nouveau Palais de Justice à Lyon, dans la salle des avocats, dite « salle de la parlotte ». Pour autant, Jean-Jacques n’accuse rien ni personne. Il préfère la photographie à une conversation pour parler des sujets qui lui tiennent à cœur. C’est en images qu’il se sent le plus à l’aise pour parler des réalités du monde moderne, de la course folle du « village global »... Comme dans toute bonne et longue conversation, il y a des échanges, des monologues, des pauses, des respirations, des essoufflements, des silences aussi. En bon « fils de pub » comme il dit lui-même dans son CV, Jean-Jacques maîtrise cette grammaire et ces instants qu’il a appris et développé en agence de communication puis pour des ONG humanitaires. Cette fibre-là, de l’engagement au service d’une cause, le globe-trotter la développe de plus en plus et la met au profit de sa photographie. En toute modestie, Jean-Jacques nous offre une « street photography », colorée et au goût souvent épicé. « Partout dans le monde, l’environnement urbain se charge de messages et de signes multiformes, complexes, et parfois paradoxaux. De profusion en confusion, de tentations en injonctions, la ville semble mettre nos consciences sous tension, et nos libertés sous influence (y compris la liberté de photographier dans l’espace public, de plus en plus chargé de signes et de visuels soumis à copyright). En citoyen photographe, Jean-Jacques s’interroge : « La vérité est-elle dans les lieux communs (en couleur) ? » Une question dont ses photographies sont des bribes de réponses, tout au moins des amorces de réflexion. La richesse du médium de la photographie n’enferme pas son spectateur entre quatre murs. Jean-Jacques Bernard lui, nous donne envie de descendre dans la rue.

 2 Ronan Loaëc, Rédacteur en chef de Chasseur d’Images, présente
Benjamin Caillaud

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© Benjamin Caillaud

Benjamin Caillaud est un jeune photographe débordant d’énergie, d’imagination et de projets. Spécialisé dans le reportage social et politique, il revendique son implantation provinciale en Poitou Charente. Il a déjà plusieurs expositions à son actif, mais encore peu de publications et aucun prix national ou international. Le dossier sur les dernières élections présidentielles américaines a suscité l’enthousiasme unanime de la rédaction et a donc tout naturellement trouvé sa place dans notre numéro de décembre 2009. Pour le réaliser, Benjamin a littéralement sauté dans le vide, s’expatriant pour plusieurs mois sans aucune sécurité, commande ou du moins soutien d’un organe de presse, ni accréditation. Il lui a fallu beaucoup d’audace, de débrouillardise pour se faire accepter par les militants dans les différentes “Conventions”, couvertes d’est en ouest et du sud au nord tout au long de son périple dans les pas d’Obama. Il en profite pour aller à la rencontre de l’Amérique profonde, celle des petites villes comme des grandes métropoles, et pour montrer le travail de fourmi accompli au quotidien par les bénévoles comme par tous les citoyens aspirant au changement. Son travail s’est progressivement organisé autour de six grands thèmes : les militants et les partisans de Barack Obama au travail, la vie quotidienne d’une Amérique en campagne électorale, l’organisation des grands rassemblements publics, les réunions de campagne des Démocrates et celles des Républicains, enfin, la nuit des élections et la victoire de Barack Obama à Chicago.

Benjamin Caillaud présente un profil atypique en menant en parallèle sa carrière de photographe et des recherches universitaires en Sciences Humaines. Une double approche qui l’incite à aborder ses sujets en traitant à la fois leur dimension historique et leur composante sociologique, avec le souci constant de réaliser des images fortes, dynamiques mais dépourvues de tout pathos.

Il a choisi de creuser son sillon à partir d’une solide implantation locale, qui se traduit par expositions régulières. Il est désormais en quête d’une notoriété plus nationale : le dossier publié par Chasseur d’Images est un premier pas en ce sens…

Les Zooms du Salon de la Photo 2010 constitueraient pour lui un puissant encouragement à poursuivre une carrière prometteuse dans le contexte difficile que connaît actuellement le photojournalisme.

 3 Didier de Faÿs, Directeur de la rédaction de Photographie.com, présente Nicolas Dhervillers

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© Nicolas Dhervillers

J’ai choisi de présenter le travail de Nicolas Dhervillers à tous les publics du Salon de la Photo 2010. Dans l’ensemble de ses séries toujours cohérentes et abouties, il nous transporte dans des mises en scène troublantes où le réel joue un jeu de rôle. Pour représenter le banal de la vie quotidienne, le photographe formé au théâtre et au cinéma devient réalisateur de films parfaitement préparés mais qui ne seront jamais tournés. Tant par le cadrage, la lumière, les figurations ou les décors, que par sa maîtrise des technologies numériques, il crée une photographie où l’anonyme devient le héros. L’instant décisif de Nicolas Dhervillers semble issu d’un croisement temporel et spatial où malgré tous les artifices, il transmet une impression de familiarité et de spontanéité. Invoquant des références récurrentes à l’imaginaire collectif, aux mythes, enrichies de toutes les histoires partagées, unifiées ou standardisées que nous racontent les réseaux sociaux et qu’il se réapproprie, ses images créent une fiction contemporaine terriblement plus vraie. Tout comme la compréhension du monde passe par le prisme de nos perceptions, les approches photographiques de Dhervillers subliment une réalité pour la rendre autrement plus intelligible.

 4 Agnès Grégoire, Rédactrice en chef adjointe de Photo, présente Nicolas Henry

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© Nicolas Henry

L’imaginaire et le savoir de nos grands-parents mis en scène par un jeune photographe engagé dans l’ecologie On entre dans les photos de Nicolas Henry comme dans une cabane où l’on va passer un bon moment. Elles recèlent un véritable trésor : le savoir et le sourire de nos grands-parents ! Avec leurs compositions créatives, joyeuses et lumineuses, elles accueillent et transmettent poésie, humanisme et optimisme. « Lorsque j’étais petit, raconte Nicolas Henry, mon grand-père m’a appris à manier le bois, ma grand-mère l’art de coudre. Un jour, j’ai voulu retrouver avec eux ces jeux d’autrefois, riches de cette transmission, de ces savoir-faire, et une cabane est née. Une parole aussi, entière et spontanée. Alors m’est venue l’idée des « Cabanes de nos grands-parents », pour ne pas laisser perdre cette parole, et pour saisir cette forme de liberté que les anciens acquièrent en perdant le sens des vanités. » Pendant cinq ans, Nicolas a exploré plus d’une trentaine de pays à ce jour, à la rencontre des anciens à travers le monde, de l’Irlande au Vanuatu en passant par l’Inde, le Brésil, le Maroc, la France, la Suède… Il souhaite maintenant partir à la rencontre des vieux des banlieues parisiennes. Après des études aux Beaux-arts de Paris, ce jeune photographe français de 32 ans, a fait l’école Yann Arthus-Bertrand. Il en est ressorti avec des valeurs altruistes communes et 6 milliards de projets en faveur de l’environnement. Interview avec un photographe qui jongle avec les disciplines artistiques, -documentaires, installations et écritures - pour rendre à nos grands-parents leur image de sages.

 5 Guy-Michel Cogné, Directeur de Nat’Images, présente
Stéphane Hette

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© Stéphane Hette

Pour Stéphane, c’est le début d’une longue histoire. Son métier de graphiste illustrateur et sa passion pour la photographie et les insectes le poussent àmener un projet plus ambitieux : Les Ailes du Désir.

Cette fois, il s’agit de papillons, que Stéphane Hette photographie, évidemment sur fond blanc, mais en développant une approche esthétique inspirée des estampes, de la calligraphie, du lavis et de l’ikebana japonais. L’Asie : une autre passion…

Son “studio” se limite à quelques feuilles de papier disposées sur l’imprimante, transformée en podium. Ce même papier qui, pour l’illustrateur qu’il est depuis une décennie, est à l’origine de toute idée ! Une poignée de petits flashs, un reflex et une bonne dose d’inspiration et de passion font le reste. Ses sujets sont le plus souvent des papillons qu’il élève lui-même au fond de son jardin, en relation avec des amis entomologistes et botanistes du monde entier.

Jamais, ô grand jamais il ne les maltraite : ses papillons vivent avec lui,dans la minuscule pièce qui lui fait office de bureau et quand le décor est planté, Stéphane a juste a tendre le doigt dans la serre souple pour que Greta oto, star du jour vienne s’y poser. Parfois, il lui aura fallu attendre des jours et des nuits l’instant magique d’une éclosion, pour quelques minutes de bonheur. Ou comme pour la photo « hanami » (fête du printemps en Japonais) plus d’une année pour que toutes les conditions soient réunies.

Stéphane Hette est un ami de longue date des rédactions Nat’Images et Chasseur d’Images. Nous l’avons vu progresser dans sa technique et sa recherche de la perfection artistique. Et c’est avec plaisir que nous l’avons vu recevoir des distinctions, monter son expo et mener à bien son livre, dont il a assuré la conception de A à Z : images, textes, maquette et photogravure, rien n’a été laissé au hasard.

Quand le Salon de la Photo nous a demandé qui était notre poulain pour les Zooms 2010, le nom de Stéphane est apparu comme évident : nous sommes persuadés que son approche esthétique de la nature et sa démarche inspirée de la culture japonaise sauront séduire le public et offrir un nouveau tremplin à cet auteur pour lequel la photographie est avant tout histoire de contemplation… ou l’art de voir les choses autrement.

 6 Bruno Waraschitz, Directeur de rédaction de Déclic Photo, présente
Romain Kuhn

Romain Kuhn est un photographe que j’affectionne pour sa manière d’aborder la photographie, il s’inscrit dans la lignée des photojournalistes de renom. Pour un autodidacte, j’ai été notamment séduit par sa capacité à saisir une scène de rue et à faire vivre un personnage dans son contexte. Comme autant de tranches de vie. Ses images prises sans préparation sont pleines de sensibilité, d’humanité pour les personnes qu’il rencontre. On reconnaît une patte particulière, à la croisée des instants pris sur le vif, des portraits à la Steve McCurry, et dans la lignée des images un tantinet surannées de Denis Dailleux. Aussi à l’aise en couleurs qu’en noir et blanc, il capte de jour comme de nuit des scènes de rue baignées d’une lumière qui sculpte l’instant, le fige, révélant des ambiances blanches et brumeuses ou, à l’inverse, des couleurs tranchantes, pleines de vivacité… Au détour d’un regard saisi, d’une situation d’attente, d’une porte entrouverte qui laisse deviner la vie quotidienne, Romain Kuhn invite au voyage, avec pudeur, avec respect, mais aussi avec une curiosité que l’on sent avide, comme s’il se laissait guider par l’intuition et en même temps porter volontairement par ce qui l’entoure. On retrouve également ce fonctionnement en immersion dans ses splendides images de paysages, comme si le photographe se laissait absorber par la nature qui l’entoure pour mieux la rendre de manière décalée sur un mode émotionnel particulier, parfois à la limite du fantastique.

 7 Sylvie Hugues, Rédactrice en chef de Réponses Photo, présente
Marie Liesse

C’est à un retour en enfance que nous convie Marie Liesse. Cette jeune photographe de 35 ans est une véritable artiste, rêveuse et solaire. Avec très peu de moyens et beaucoup d’imagination, elle recrée un univers ludique inspiré des contes de fées pour lesquels elle nourrit une véritable passion. Telle une Alice qui de l’autre côté du miroir de son appareil moyen-format nous emmène dans des forêts enchantées peuplées de drôles de lutins. Pas facile alors de se faire une place dans le marché professionnel de la photographie quand on ne répond pas à des critères strictement commerciaux. Pour continuer à exercer son métier, elle anime des ateliers photo dans les écoles maternelles et tente des concours… Cela fait plusieurs années que je suis son parcours et sa créativité m’étonne à chaque fois. Sa vision de l’enfance est unique et toujours réinventée, colorée sans être mièvre et avec ce qu’il faut de flou pour basculer dans la fantaisie. J’avais envie de vous faire partager un peu de la magie de ce monde finalement pas si lointain. Regardez et laissez-vous emporter…

 8 Vincent Trujillo, Directeur des publications de LE MONDE DE LA PHOTO, présente Pierre Emmanuel Rastoin

Notre première rencontre remonte à une douzaine d’années. Au premier contact l’homme paraît secret, plutôt distant. Le regard est, lui, profond même s’il semble chercher alentour le théâtre de sa future création. Si la parole est rare, les images, elles, s’affichent avec une frénésie qui interpelle. Pierre Emmanuel est en quête. Comme chaque artiste, il espère que la prochaine image le guidera vers la perfection. Une idée fixe, immuable qui conduit l’homme à multiplier les voyages, les rencontres et les sujets. De l’autre côté on assiste, transcendé, à la magie qui se dégage de ses clichés. Ces instants de vie capturés au milieu du désert, dans un restaurant ou dans les entrailles en fusion d’une aciérie sont portés par une composition rigoureuse… PER, comme le surnomme ses intimes, est pudique mais son travail révèle une toute autre personnalité.

L’homme se livre enfin à travers ses images. Et le charme opère. On découvre alors un être d’un humour désopilant, d’une fidélité peu commune et d’une humilité déstabilisante. C’est un talent magnifique. En tant qu’éditeur d’un magazine photo j’ai appris au fil du temps à suivre les aventures de cet homme d’images singulier, découvrant au fil de ses reportages une sensibilité et une maîtrise technique rares qui servent une créativité sans cesse renouvelée.

De simple observateur attentif je suis devenu un admirateur contemplatif de cette longue quête que s’assigne PER à chaque reportage. Quelque chose me frappe toujours quand je découvre ses nouvelles images. C’est cet art d’aller chercher la lumière dans des environnements aussi insolites que différents. Son dernier reportage réalisé dans une aciérie est pour moi un fidèle témoignage de cette capacité de PER à vous plonger dans des environnements si étranges. Mais force est de constater que l’homme est habile. Ses clichés racontent des histories sur la vie de ces hommes et de ces femmes et nous font partager le temps de quelques images le quotidien ordinaire (et parfois extraordinaire) de notre humanité. En cela, que la photographie est précieuse ! et que les artistes sont plus que jamais indispensables !

 9 Guy Boyer, Directeur de la rédaction de Connaissance des Arts, présente Hervé Saint-Hélier

Lorsqu’il parle de « voyage chromatique » à propos de son travail, Hervé Saint-Hélier (né en 1969) insiste sur le caractère autobiographique de ses images liées à ses innombrables déplacements à travers le monde et à sa passion pour l’art. S’il s’est « formé à la dure école du fait divers » et a réalisé de nombreux reportages pour des agences, il s’est depuis détourné du photojournalisme pour se consacrer à une photographie plus plasticienne aux accents oniriques. "Yokohama bleue", par exemple, évoque un lieu de transit sans âme à la Hopper mais baigné d’une lumière surréelle. L’Angélus reprend l’atmosphère crépusculaire et les attitudes figées des héros de Jean-François Millet, mais les transpose dans un au-delà extrême-oriental. Avec Hervé Saint-Hélier, la photographie, affranchie des modèles de la peinture, franchit de nouveaux horizons colorés. Par Guy Boyer Directeur de la rédaction CONNAISSANCE DES ARTS.

 10 Nicolas Mériau, Rédacteur en chef de Image et Nature, présente
Christophe Sidamon-Pesson

Christophe Sidamon-Pesson fréquente globalement les mêmes endroits que les autres photographes de nature : les montagnes (du Queyras, de préférence), les tourbières vosgiennes, les cascades jurassiennes, l’Écosse, l’Islande, la Suède… Mais il en rapporte des images souvent très différentes, empreintes à mon sens d’une naïveté et d’une sincérité uniques. Des images d’une grande pureté et d’une grande beauté, qui véhiculent toujours ce sentiment d’« essentiel » que chacun peut ressentir au contact de la nature. Ses paysages, qu’il aime nimbés de brume et de la lumière vaporeuse du matin, révèlent des contrées inconnues qu’aucun autre regard n’a su voir auparavant. Ses montagnes sont pour la plupart trop puissantes, trop immenses et trop intimidantes pour tenir dans l’espace étriqué d’une carte postale…
Ses portraits animaliers, captés avec une discrétion et un respect exemplaires, nous permettent d’admirer avec une étonnante proximité des espèces rarement connues du grand public, mais qui font bel et bien partie des trésors de notre faune, comme la chevêchette d’Europe, le tichodrome échelette ou le cassenoix moucheté.
Ses détails, traqués à l’objectif macro ou au téléobjectif, révèlent des audaces graphiques peu communes dans ce genre finalement très académique qu’est la photo de nature. En effet, dans les mousses, les champignons ou les lichens, il ose voir des tableaux abstraits et tourmentés là où d’autres ne raisonnent qu’en termes de piqué et de règle des tiers.

Bref, Christophe Sidamon-Pesson a pour moi un œil et une personnalité à part qui font de lui un des tout meilleurs peintres de nature que nous ayons en France. Mais comment vous convaincre de cela en seulement cinq images, comme le veut la règle des Zooms 2010 ? Christophe et moi avons longuement réfléchi à la question et réalisé de nombreuses sélections avant de revenir finalement à l’essentiel, à sa région d’adoption, à ce Queyras qu’il aime tant. Ce ruisseau, ce pic des Heuvières, cette petite chouette, ce bouquet de lis orangés et ce pin sylvestre très oriental, tous photographiés sur les pentes des Hautes-Alpes, c’est tout lui ! C’est la preuve d’un talent aux multiples facettes, qui repose avant tout sur le goût de la contemplation et de la méditation. « Je n’aime pas intervenir pour façonner ma photo, explique-t-il. Je préfère que ce soit mon regard qui sache voir et modeler le sujet ». Là-dessus, aucun doute, ce garçon sait voir…

 11 Sophie Bernard, Rédactrice en chef de Images Magazine, présente
Ambroise Tézenas

J’ai rencontré Ambroise Tézenas, en 2004, alors que sa série sur Pékin, Théâtre du Peuple, commence tout juste à prendre la forme. Au départ photoreporter - il est pourtant diplômé de l’école d’Arts appliqués de Vevey -, Ambroise Tézenas développe parallèlement une pratique personnelle à la chambre grand format. Son projet actuel, Tourisme de la désolation, le conduit dans le monde entier sur des lieux “historiques” où se sont déroulés des événements dramatiques (catastrophes naturelles ou industrielles, guerres, attentats…). Des “endroits-témoins” devenus des destinations de voyages organisés prisés par des touristes en quête de sensations fortes. …
C’est parce que dans sa pratique photographique Ambroise Tézenas considère autant le fond et la forme avec, sous tendue, l’idée d’une approche narrative de la photographie que j’ai publié son travail à deux reprises dans Images Magazine, et que je l’ai choisi pour le concours Zooms du Salon de la photo.

 12 Stéphane Brasca, Directeur de la rédaction de De l’air, présente
Linda Tuloup

ZOOMS du Salon de la Photo 2010
© Linda Tuloup

J’ai rencontré la première fois Linda Tuloup à De l’air où elle venait présenter son book. C’était en mai 2009, en plein bouclage d’un numéro consacré à l’autoportrait. Lorsque j’ai vu ses premières images de la chambre rose, j’ai immédiatement pensé à lui demander un autoportrait. Sans savoir vraiment ce qu’une jeune artiste comme elle, à l’expérience très limitée dans la presse, pourrait faire de cette proposition. J’étais en fait curieux de voir comment elle aborderait cet exercice risqué car terriblement sincère. J’aimais aussi dans son travail, et j’aime toujours, son minémalisme, sa douceur, sa détermination à mener à bien ses projets personnels, sans se soucier de ce qu’ils lui rapporteront ou s’ils sont en phase avec les tendances actuelles de la photographie. Quelques jours après, elle me livrait un sublime autoportrait qui fit la Une d’un numéro composé d’images de Cindy Sherman, Francesca Woodman, Antoine d’Agata, Willy Ronis, Bernard Plossu et autres pointures de la photographie. Cette couverture, elle qui n’avait pratiquement jamais publié dans la presse hormis un joli portfolio dans Réponses-Photo, l’a encouragée à poursuivre sa série, l’a confortée dans ses choix et sa façon d’aborder la photographie. Par petites touches, sans s’égarer, dans un univers clos mais non étouffant où s’entremêlent en permanence le songe et le voyage, même immobile. Sa photographie est chargée d’émotions, de sens (au pluriel), de frissons. Chacun, et c’est là aussi son talent, est libre de projeter ses propres désirs dans chacune de ses images. Rien n’est prescrit. Rien n’est proscrit. Il se dégage un parfum d’évanescence qui dans l’œil d’un autre photographe suinterait vite le kitch… Linda joue avec les rayons du soleil sans faire d’ombre à ses modèles. Ses petits mots écrits sur la peau résonnent, c’est selon, comme des râles, ou des murmures. Ces femmes alanguies, toujours dans le même lit, la même chambre, la même lumière, n’expriment aucune soumission. Jamais Linda ne les réduit en objet. Elles sont de véritables sujets, actrices de leur destin, sujettes à l’échange réciproque. Ni maîtres, ni esclaves. Juste libres. A l’instar de celle qui immortalise leur intimité.

les ZOOMS du Salon de la Photo 2010

 

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