Agusti Centelles, camp de Bram, 1939

Expositions photos

Agusti Centelles, camp de Bram, 1939

Agusti Centelles, camp de Bram, 1939

Il était grand temps de découvrir la richesse iconographique du travail d’Agusti Centelles durant sa captivité. Après une première étape de prestige à Paris cet été, c’est donc à Bram, sur les lieux même où il a été créé, que ce témoignage s’offre aux yeux du public. A découvrir à Eburomagus dans le cadre de la saison culturelle « Bram, vivre ! la culture » 2009-2010.

Une exposition réalisée en collaboration avec le « Jeu de Paume » (Paris) et les Archives Centelles (Barcelone) proposée par la ville de Bram dans le cadre de la saison « vivre ! la culture » 2009-2010.

En février 1939, des centaines de milliers d’Espagnols empruntent les chemins de l’exode vers la France en franchissant à pied les cols pyrénéens. Agustí Centelles est parmi eux.

Célèbre photoreporter catalan, engagé dès 1936 aux côtés des Républicains, il emporte son « Leica » et les milliers de négatifs issus de ses reportages sur les fronts de guerre et de résistance urbaine : une iconographie unique de la guerre civile.

Après un passage par Argelès, Agustí Centelles arrive au camp de Bram (Aude) où il poursuivra dans des conditions précaires son activité de photographe : Portraits et scènes de la vie quotidienne constituent un témoignage journalistique et artistique essentiel sur cet épisode douloureux de la « Retirada ».

Ce sont ces photos prises au camp de Bram durant l’exil de Centelles que vous propose aujourd’hui de découvrir la ville de Bram (Aude) avec « Agusti Centelles, camp de Bram, 1939 ».

L’exposition est exceptionnelle à plusieurs titres : par la force
et la qualité du travail de l’artiste bien sûr, mais aussi parce qu’elles n’ont jamais été exposées en France avant leur passage dans le prestigieux « Jeu De Paume » à Paris, haut-lieu de l’art photographique. Un travail de mémoire autant qu’une oeuvre dévoilée aux adeptes du photoreportage historique, grâce à la collaboration fructueuse engagée entre la ville, le Jeu de Paume et les archives Centelles (Barcelone).

Car l’histoire de ces photos suffit à elle seule à attiser la curiosité, par la personnalité de leur auteur et des amis qu’il trouvera sur sa route. En effet, à l’automne 1939, Centelles parvient à trouver un emploi chez un photographe de Carcassonne qui lui permet d’améliorer le quotidien du camp en vendant ses clichés. Libéré par
la suite, il participera dès 1940, avec d’autres Espagnols en exil, à la Résistance française. En 1944 le réseau est démantelé et Centelles rentre clandestinement en Espagne.

Avant son départ, il confie tous ses négatifs à la famille Degeilh de Carcassonne chez qui il a vécu jusqu’alors.

En Espagne, privé du droit d’exercer son métier de photo-journaliste sous le régime de Franco, il se convertit à la photo industrielle et publicitaire. Ce n’est qu’en 1976, quelques mois après la mort de Franco, qu’il parviendra à recontacter le gardien de son précieux travail : Centelles retourne en France chez ses amis de
Carcassonne afin de récupérer ses archives, qu’il retrouve intactes après 32 ans : la famille Degeilh a tenu parole.

Agusti Centelles, camp de Bram, 1939
Archives Centelles, Barcelone © ADAGP
Agusti Centelles, camp de Bram, 1939

 

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