Visa pour l’image 2010

Évènements de la photo

Visa pour l’image 2010

Visa pour l'image 2010

Au secours ! Ils deviennent fous ! On le sait, les temps sont durs pour les photographes. C’est un euphémisme. Les nouveaux modèles restent à inventer. La presse a perdu son rôle prépondérant dans la diffusion des reportages. La production se réduit de mois en mois, de jour en jour. Les prix ont baissé de manière très significative. Il faut trouver de nouveaux canaux, de nouvelles distributions, de nouvelles idées… Parallèlement, le numérique a enterré l’argentique. Plus vite que quiconque n’aurait pu le prévoir. Cette révolution a apporté de nouveaux outils : les logiciels de retouche. Ce qui aurait dû être une simple aide est devenu un passage obligé. Hélas ! Oui, pour ajouter un peu de contraste, déboucher une zone trop sombre, comme on aurait pu faire sous un agrandisseur. Mais non ! On accentue à l’excès, on dramatise les nuages, on joue avec les couleurs, on ajoute de la matière… Et la réalité dans tout ça ? On a vu Port-au-Prince après le séisme du 12 janvier. Vous connaissiez le ciel pourpre de Port-au-Prince, strié de nuages rosés ? Les gravats si blancs qu’ils en deviennent éblouissants ? Les Haïtiens qui deviennent gris, et ne sont plus noirs ? Le sang rouge, comme la honte ?
Une réalité travestie, transformée, arrangée pour satisfaire on ne sait quel esthétisme. Du coup, les photographes qui se refusent encore à ce genre d’excès outrancier passent pour des mauvais. Oui, leur ciel est bas et gris, leurs Haïtiens sont noirs, leurs gravats sont ternes…
On nous répète que c’est un choix, et qu’on a le droit d’interpréter. Que cela a été fait de tout temps. Peut-être… Alors, oui à l’interprétation, dans la limite de la décence, mais non à la transformation !
Aussi, à Perpignan, nous allons lancer le débat. Parce que là, trop, c’est vraiment trop !…

par Jean-François Leroy

Expositions :

  • William Albert Allard / National Geographic
  • Cinq décennies : une rétrospective
    Toujours à la recherche de « ce qui se passe aux marges », l’oeuvre de William Albert Allard révèle la beauté et l’étrangeté d’une réalité étonnante. Cette rétrospective photographique retrace la vie de l’un des pionniers de la photographie couleur. En un demi-siècle, Allard a su pénétrer les foyers et les coeurs pour immortaliser ces instants de spontanéité où se dévoile la profondeur de la nature humaine telle qu’on ne l’avait jamais vue.
  • Stephen Dupont / Contact Press Images
  • Génération AK
    L’Afghanistan ou la liberté à l’épreuve 1993-2009 L’exposition Génération AK, du photographe Stephen Dupont, dépeint la condition humaine dans une société afghane en constante évolution et en prise avec la guerre : de la guerre civile de 1993 à celle dite contre la Terreur, en passant par la crise des réfugiés, le travail des enfants, l’avènement des talibans en 1996, la vie du commandant Massoud, héros national afghan, les opérations militaires des États-Unis ou de l’OTAN, ou encore le drame des stupéfiants
  • Cédric Gerbehaye / Agence VU pour Géo et Polka
  • Fleuve Congo
    Après l’Amazone, le fleuve Congo est le plus vaste du monde. Majestueux, il est également l’épine dorsale du pays auquel il a donné son nom, le trait d’union entre les mines du Katanga, les forêts de l’Équateur et la capitale Kinshasa. Son rôle en tant que voie navigable vers l’intérieur des terres s’est avéré décisif durant la colonisation. Il est le seul axe de communication pour traverser le pays depuis l’Est swahiliphone jusqu’à l’Ouest, où le lingala, tout comme la colonisation belge, se sont développés tout au long de ses rives. Voyage au coeur de la RDC à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance.
  • Grégoire Korganow
  • Carnet d’urgences
    Suite à un accident de moto à Paris, Grégoire Korganow se retrouve entre les mains d’une équipe du SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation, communément appelé SAMU). Il souhaite ensuite mettre des visages sur ces mains anonymes qui l’ont sauvé. Depuis la fin du mois de septembre 2008, il se rend régulièrement à l’hôpital de Gonesse pour photographier le travail des équipes du SMUR. Cette exposition montre l’implication de ces hommes et de ces femmes qui, parfois des heures durant, luttent pour maintenir en vie des inconnus.
  • Olivier Laban-Mattei / Agence France-Presse
  • Le jour où tout a basculé…
    Partout dans le monde, des hommes et des femmes luttent pour leur survie ou leur liberté, et sont plongés dans un enfer dont ils savent pertinemment qu’ils ne sortiront pas indemnes…
    Victimes de guerres, de régimes autoritaires ou de la nature elle-même, ils se résignent, acceptent, ou s’indignent et se révoltent, toujours dans la souffrance d’un quotidien qu’ils n’ont pas choisi.
    Olivier Laban-Mattei a 33 ans. Il travaille depuis 10 ans pour l’Agence France-Presse, et croise depuis 5 ans ces hommes et ces femmes. Que ce soit à Gaza, en Haïti, en Irak, en Géorgie, en Birmanie ou en Iran, il y rencontre les mêmes destins tragiques, et toujours cette même dignité et ce même courage face à l’horreur.
  • Justyna Mielnikiewicz
  • Prix Canon de la Femme Photojournaliste décerné par l’Association des Femmes Journalistes en 2009 et soutenu par Le Figaro Magazine
    Souffrance partagée, lignes divisées

    Justyna Mielnikiewicz porte son regard sur le Caucase du Sud et les conflits qui ont marqué cette région où, malgré une histoire et un passé communs, les différentes communautés se partagent ou se rassemblent selon des lignes ethniques. Du fait de sa diversité historique et culturelle, ainsi que de son importance géopolitique toujours croissante, le Caucase du Sud est aujourd’hui l’une des régions les plus complexes du monde.
  • Michael Nichols / National Geographic
  • Les séquoias : la guerre du bois en Californie
    La région côtière du nord de la Californie abrite le plus grand arbre du monde, Sequoia sempervirens ou séquoia, qui peut atteindre plus de 90 mètres de hauteur et vivre plus de 2 000 ans, si tant est qu’on le lui permette. Le séquoia fait partie intégrante de l’écosystème : garant de la pureté de l’eau, refuge de nombreuses espèces forestières et moteur de l’économie locale en assurant la production de bois, et donc d’emploi. Au cours du siècle dernier, 95 % de ces arbres somptueux ont été abattus et seule une infime partie de la forêt originelle subsiste. Dans les années 1960, les pratiques agressives de déforestation ont donné naissance à la « guerre du bois ».
  • Kazuyoshi Nomachi / Studio Equis
  • Pèlerinages
    Dès ses débuts, à l’âge de 25 ans, alors qu’il était photojournaliste free-lance dans le Sahara, Kazuyoshi Nomachi a mis au coeur de sa carrière la question du pèlerinage religieux. Après deux ans passés dans le Sahara, il longe le Nil, de la source au delta, pour ensuite remonter vers l’Éthiopie. Longtemps fasciné par le continent africain, il se tourne vers l’Asie à partir de la fin des années 1980. Ce n’est qu’en 1994 qu’il pourra enfin couvrir le plus grand pèlerinage de tous : le hajj de La Mecque et Médine, en Arabie saoudite. Pour photographier le hajj, Nomachi se convertit à l’islam puis passe cinq années à documenter ce rituel islamique des plus sacrés. Son travail, spirituel et profondément humain, témoigne d’un profond respect pour toutes les croyances religieuses. Première rétrospective de l’oeuvre de Nomachi en Europe, cette exposition est une occasion unique de découvrir le travail d’un maître de la couleur.
  • Andrea Star Reese
  • The Urban Cave
    Lancé en 2007, le projet The Urban Cave couvre la vie de ces hommes et femmes qui vivent dans des campements de fortune malgré les efforts de la municipalité pour les expulser. C’est l’histoire de la résistance et de l’humanité de ceux qui vivent à New York en marge de la société. C’est l’histoire, non pas du dénuement, mais d’un groupe d’individus, de leurs vies. Au fond d’une impasse, sous l’ombre d’un pont, dans un bâtiment délabré, ou le long des murs d’un tunnel ferroviaire, ces photographies dévoilent la beauté d’un lieu, de personnes, et sont le témoin de la dignité, de la détermination et de la persévérance des sans-abri.
  • Roberto Schmidt / Agence France-Presse
  • Sélection
    Roberto Schmidt, 44 ans, a grandi dans sa Colombie natale. Il travaille pour l’AFP depuis 1989. Basé un temps en Colombie puis à Miami, il travaille aujourd’hui à Nairobi en tant que responsable de bureau pour l’Afrique de l’Est et l’océan Indien. Lauréat de nombreux prix, dont le World Press, Overseas Press Club et Pictures of the Year International, il a couvert les principaux conflits de la planète, notamment en Irak et à Gaza, l’instabilité et le tremblement de terre en Haïti, ou encore les crises en Somalie, au Congo et au Kenya.
  • Stephanie Sinclair / VII pour National Geographic et le New York Times Magazine
  • La polygamie aux États-Unis
    Un regard intime sur l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (Église SDJ), l’une des sectes mormones les plus fermées et connue pour sa pratique de la polygamie. Fondée à l’aube du XXe siècle, après la scission d’un groupe de dissidents avec l’Église mormone autour de la question du mariage plural, l’Église SDJ fait scandale en 2006 avec l’arrestation de son chef, Warren S. Jeffs, accusé d’avoir arrangé des mariages illégaux entre des disciples hommes et des mineures. En 2008, les autorités mènent un raid sur le ranch de l’Église SDJ à Eldorado au Texas.
  • Gali Tibbon
  • Échos de la Jérusalem chrétienne
    Voyage mystique dans un monde secret, au coeur de la vieille ville de Jérusalem : l’Église du Saint-Sépulcre, bâtie sur le site présumé de la crucifixion, de la mise au tombeau et de la résurrection du Christ. Par milliers, les pèlerins affluent à Jérusalem pour revivre les derniers pas de Jésus en remontant la Via Dolorosa, « Chemin de la Souffrance », qui mène au Saint-Sépulcre.
    Véritable kaléidoscope de couleurs et de formes, l’exposition offre un aperçu privilégié de cette église qui abrite en son sein six confessions chrétiennes, composant ainsi une mosaïque humaine et religieuse exceptionnelle.
  • Tomas van Houtryve
  • Derrière le rideau : échos des ultimes bastions communistes
    À la fin de la guerre froide, la plupart des États soumis à la férule communiste jetèrent leurs principes marxistes par-dessus bord pour s’inscrire tant bien que mal dans un nouvel ordre international. Ce ne fut pas le cas de tous cependant : divers facteurs -* la poigne de fer du totalitarisme, des problèmes d’inégalité sociale non résolus, une forme de nostalgie sélective -* concoururent au maintien de bastions qui résistent encore au vent de l’histoire. Cette exposition, couvrant la Moldavie, la Corée du Nord, Cuba, la Chine, le Népal, le Vietnam et le Laos d’aujourd’hui, explore ce communisme en mutation, qui tente de s’adapter au XXIe siècle pour survivre
  • Craig F. Walker / The Denver Post / Polaris
  • Ian Fisher, soldat américain
    Craig F. Walker a suivi dans l’intimité le parcours d’un jeune homme, Ian Fisher, depuis ses études au lycée de Lakewood jusqu’à son retour d’Irak où il avait été déployé. Cette exposition retrace ce parcours de deux ans et demi. Walker rencontre Ian pour la première fois lors de la répétition générale de sa cérémonie de remise des diplômes de fin d’études secondaires. Dans les mois qui suivent, il l’accompagne lors de son recrutement dans l’armée, puis au cours de son entraînement de base. Il le suit à Diwaniyah, véritable poudrière du centre-sud de l’Irak. Et il est aussi présent lorsque Fisher rentre chez lui.
  • Munem Wasif / Agence VU pour Fabrica
  • En Dieu nous croyons
    Au Bangladesh, l’islam compte plus de 130 millions de pratiquants (soit presque 90 % de la population et la quatrième plus grande communauté musulmane au monde). Ici, la religion a toujours été un pilier de l’identité nationale et l’athéisme est chose rare.
    La religion islamique est parfois assimilée au fondamentalisme, à l’extrémisme ou encore au terrorisme. Ces idées fallacieuses, circulant généralement chez les observateurs occidentaux, sont souvent le fruit de préjugés et de l’ignorance.
    Loin d’une perspective occidentale, cette exposition nous montre la perception que les musulmans ont d’eux-mêmes et de leur religion, et l’impact que le 11 septembre a eu sur eux.

Au programme de cette édition 2010 (sous réserve de modifications) :

Haïti
Tremblement de terre.

Afrique du Sud : 20 ans de la libération de Nelson Mandela
« Madiba », meneur historique de la lutte contre l’apartheid, a passé 27 ans dans les prisons sud-africaines. Libéré en 1990, il devient président de la République de ce pays de 1994 à 1999. L’Afrique du Sud vue à travers la vie du prix Nobel de la Paix, de sa lutte au sein de l’African National Congress à sa politique de réconciliation nationale.

La guerre de Corée
2010 est le 60e anniversaire du début de la guerre de Corée. Pendant trois ans, de nombreuses nations, venues de tous les continents, vont être impliquées dans ce conflit. Combats aériens et terrestres de grande ampleur, intervention de l’ONU, suspicion d’utilisation d’armes bactériologiques et de napalm, disparition massive de prisonniers…

Gilles Caron
Il y a 40 ans, au Cambodge, disparaissait Gilles Caron. Cofondateur en 1967 de l’agence Gamma, il aura, en seulement trois ans, couvert l’ensemble des événements dramatiques d’un monde en état de violence.

Les années pop de 1960 à 1980
Parler de pop music, c’est aborder le culte et la culture. Dans un élan de masse, musique, peinture, art graphique, mode… vont servir une autre façon de voir et de faire le monde.

Claude Lévi-Strauss (1908-2009)
Hommage à l’anthropologue et ethnologue français.

22e Festival International de photojournalisme Visa pour l’image

 

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