12ème Festival de la photographie de voyage et d’aventures

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12ème Festival de la photographie de voyage et d’aventures

12ème Festival de la photographie de voyage et d'aventures

L’espace a toujours été doublement au coeur du festival Chroniques Nomades. Parce qu’il participe de l’essence même de la photographie représentation d’un espace donné à partir d’un point de cet espace –, parce que ce festival dédié au voyage a vocation d’interroger la diversité des lieux oû vit l’homme. C’est logiquement autour de cette notion que s’articulent les travaux présentés pour cette douzième édition. À la question « comment l’homme crée-t-il son propre espace de vie ? », les neuf expositions proposées évoquent quelques-unes des réponses, collectives ou individuelles, qu’apportent les cultures locales, qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui.

C’est d’abord à l’habitat que l’on songe, à la créativité que l’homme manifeste dans la réalisation d’architectures éphémères comme celles en tôle rassemblées par Deidi von Schaewen, ou dans l’arrangement de son intérieur comme nous le montre Lucia Guanaes au Brésil.

Le lieu de vie, c’est aussi celui du travail, de la pérennité d’une tradition professionnelle millénaire photographiée par Peyram dans l’architecture noble d’une savonnerie d’Alep ; mais c’est aussi l’enfer esclavagiste que l’homme est capable d’instaurer au milieu d’un paysage paradisiaque, dans les plantations sucrières dominicaines qu’a parcourues clandestinement Céline Anaya-Gautier.

Pour les pêcheurs et les matelots qui ont consacré leur vie à la mer mais souffrent de la séparation d’avec les proches, le lieu du travail et celui de la vie familiale sont deux espaces mentaux, deux tropismes qui les attirent et dont le manque les fait souffrir alternativement, comme ils nous le révèlent dans les confidences recueillies par Evangelia Kranioti. À Bamako, au Mali,nul besoin d’infrastructures pour que s’organise la vie sociale : il suffit d’un coin de rue pour que s’enracinent les « grins », ces groupes de discussions vieux parfois de plusieurs décennies dont Gilles Coulon nous restitue la vie.

Avec les villas perdues du Pacifique, c’est tout un univers colonial disparu, celui de certains romans de Marguerite Duras, que Catherine Griss fait ressurgir par-delà la guerre civile qui a ravagé le pays.Yann de Fareins nous entraîne, lui, non dans le monde des souvenirs mais dans une géographie et une histoire imaginaires.

Enfin, avec la construction par la Canadian Pacific Railway dans les années 1880 du lien ferroviaire reliant les deux côtes du Canada, nous assistons à l’ultime épisode de la conquête de l’Ouest américain. Puisées dans les collections du Glenbow Museum de Calgary, ces photographies content une épopée à la mesure des ambitions d’une toute jeune nation. Espace privé, public, espace vital, espace mental : autant d’empreintes oû se lit l’identité des hommes.

Les expositions :
Intérieurs populaires - Lucia Guanaes
Passionnée par l’exploration de la culture populaire brésilienne, Lucia Guanaes a pénétré dans de modestes intérieurs qu’une même esthétique unit : celle de l’accumulation baroque des objets-symboles et des couleurs. En nous livrant ces espaces privés, lieu de projection des frustrations de leurs occupants, de leurs fantasmes de bonheur, la photographe nous expose leur aspiration à la dignité, leur besoin de revanche sur une condition sociale et un destin injustes.

Savonneries d’Alep - Payram
A Alep, Payram nous plonge dans un monde hors du temps, celui des antiques savonneries, oû le cérémonial des gestes se répète de génération en génération pour fabriquer un produit lui aussi inchangé depuis des siècles. Loin du ciel, en sous sol, dans, les phases du travail se déploient dans l’univers ténébreux, percé d’éclats de lumières fugaces que le photographe affectionne.

Un itinéraire atlantide - Yann de Fareins
Dans ce voyage comme dans ses précédents,Yann de Fareins nous entraîne vers des lieux de culte ou de pouvoir chargés d’histoire, oû émergent du chaos naturel les restes de constructions cyclopéennes. En illusionniste malicieux, en poète du regard, il nous invite à le suivre dans une Atlantide qui n’est autre qu’un continent enfoui en nous-mêmes.
La Conquete de l’Ouest par la Canadian Pacific Railway -Fonds photographique du Glenbow Museum de Calgary
La construction d’un lien ferroviaire reliant les deux côtes du Canada fut l’ultime épisode de la conquête de l’Ouest américain. La Canadian Pacific Railway chargée de cette mission historique engagea des photographes pour couvrir à partir de 1882 tous les aspects de sa réalisation. Leurs images témoignent avec lyrisme de cette épopée qui mettait aux prises le courage, la volonté et l’inventivité des hommes avec les difficultés naturelles et techniques.

Esclaves au paradis - Céline Anaya-Gautier et Estebà ?n Colomar
L’esclavage demeure aujourd’hui encore une réalité bien vivante dans l’île que se partagent la République dominicaine et Haïti. Chaque année, des rabatteurs et des passeurs conduisent vingt à trente mille Haïtiens attirés par la perspective d’un emploi dans les grandes exploitation sucrières dominicaines oû ils devront travailler sans relâche, sans véritable salaire et qu’ils ne pourront plus quitter. C’est clandestinement, comme missionnaires que la photographe Céline Anaya Gautier et Esteban Colomar, son ingénieur du son, ont pu séjourner dans plusieurs de ces plantations-prisons. Ce témoignage pudique sur une réalité effroyable nous confronte à un autre monde, qui se dissimule à peine à quelques kilomètres des paradis touristiques.

Huts from Mauritania - Deidi von Scha Au gré parfois du hasard mais le plus souvent ewen de recherches systématiques, Deidi von Schaewen parcourt le monde à la recherche d’architectures imaginées par des bâtisseurs qui ignorent ou refusent les règles communes. Elle s’est intéressée, entre autres, à de modestes constructions faites de bidons récupérés, que réalisent des populations seminomades de Mauritanie. Le dépassement de la simple fonctionnalité fait de ces constructions de réelles créations qui dénotent une intention architecturale inattendue avec de tels matériaux. Leur accumulation en série dégage des constantes, des variations, des singularités et garde témoignage de ces créations anonymes et éphémères.

Les grins de Bamako - Gilles Coulon
Avec « les grins », Gilles Coulon nous livre par des moyens visuels originaux l’une des clés de la vie sociale de Bamako. Ces groupes amicaux se réunissent régulièrement, parfois depuis des décennies, pour échanger informations et opinions. Ils perpétuent en milieu urbain la tradition de la palabre, lieu d’échange et de décision de la société villageoise africaine. Gilles Coulon nous restitue par une vision éclatée sous forme de tableaux polyptiques la dynamique de la parole qui circule au sein de ces microsociétés.

Archipel(s) Evangelia Kranioti
Pêcheurs, matelots : tous sont grecs, tous ont voué leur vie à la mer, à une existence nomade, tous ont eu en partage le mal du pays et des proches. Rentrés définitivement au port, ils témoignent de leur vie passée d’errance plus monotone qu’aventureuse. Evangelia Kranioti a recueilli leur parole simple et souvent poétique ;elle a fait leur portrait, photographié leur intérieur, leur maison, leur paysage familier, rassemblant les îlots de cet archipel que constituent les hommes qui ont choisi la mer pour compagne.

De Kam à Kep (les villa perdues du Pacifique) - Catherine Griss
De Kep-sur-Mer sur le golfe du Siam dont on rêva de faire dans les années cinquante le Saint-Tropez du Sud-Est asiatique, de Bokor, station climatique d’altitude aux architectures art déco, ne subsistent que villas décrépies, carcasses d’hôtels orgueilleux, jardins à la végétation inextricable, casino inondé… Les images en noir et blanc de Catherine Griss dressent un constat en noir et blanc, sans pathos, à la mélancolie durassienne, d’une époque à la fois proche et révolue.

Dates & Horaires :

  • Du samedi 17 mai 2008 au dimanche 01 juin 2008
  • Week-end professionnel : les 17 et 18 mai 2008.
  • Les expositions sont visibles tous les jours du 17 mai au 1er juin de 11h à 19 h.

Organisation Chroniques Nomades 2008 :

  • Direction artistique et scénographie : Claude Geiss
  • Rédaction des textes : Jean-Christian Fleury
  • Graphisme : Isabeau de Rouffignac

Transports :

  • Train : Pas de gare SNCF à Honfleur, mais vous pouvez vous y rendre depuis Paris (Gare St Lazare) par Le Havre (22km),Lisieux (34km), Pont-L’évêque (16km) ou Deauville (14km).
  • Correspondance pour Honfleur avec les bus verts du Calvados. - Voiture : Honfleur est à 185km de Paris, par l’A13, sortie Beuzeville ou pont de Normandie. - Depuis la Belgique, Lille, Le Havre, A29, sortie Honfleur par le pont de Normandie.
12éme festival de la photographie de voyage et d’aventures à Honfleur
Chroniques Nomades 2008
12ème festival Chroniques Nomades 2008

 

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