Il voulait être pilote, il est devenu photographe. « Je ne regrette rien », disait Jean Dieuzaide au terme d’une carrière d’une grande richesse et d’une exceptionnelle variété qui l’a placé parmi les plus grands artistes de son époque.
Dieuzaide, qui signait aussi « Yan », est resté un admirateur fanatique de tout ce qui vole. En témoignent dans cet album ces clichés d’avions de tous types et de toutes tailles, du planeur au Concorde en passant par la Caravelle, le Languedoc et l’Armagnac, illustration vivante de sa passion pour la construction aéronautique et les manifestations aériennes.
Il a trouvé à Toulouse, terre d’envol, les meilleures opportunités pour saisir dans son objectif, du sol ou du ciel il était devenu un spécialiste de la photographie aérienne, les formes les plus étonnantes, les plus impressionnantes ou les plus poétiques de ces machines volantes qui l’ont tant fait rêver.
Dans cet ouvrage, qui raconte en images la fabuleuse histoire de la conquête de l’air et rend hommage aux hommes et aux (rares) femmes qui l’ont écrite, ce poète de la lumière livre son précieux regard d’esthète et d’illustrateur.
Extrait du livre
Depuis sa naissance, au siècle dernier, l’avion - nom inventé par le Muretain Clément Ader pour baptiser son fameux Eole - a pris toutes les formes et toutes les allures. Pégase rustique et hésitant chevauché par quelques intrépides casqués de cuir, comme le Salmson des débuts de l’Aéropostale, pur-sang fendant l’air à la vitesse du son tel le superbe Concorde, ou encore cheval de trait chargé de jouer les camions du ciel, comme l’étrange Super Guppy, ses apparitions dans les airs ont toujours attiré les foules. Et bien entendu les photographes. Parmi eux, un certain Jean Dieuzaide. Il n’aurait manqué pour rien au monde les premiers envols improbables ou majestueux de ces prodiges de la technique. Par chance, ces exploits célestes, ces défis aux lois de la pesanteur, se sont produits pour la plupart à Toulouse, au plus fort de la brillante carrière de ce frénétique chasseur d’images, entre 1945 et 1990. Rien ne l’enchantait plus, dans son éclectique activité, que de surprendre ces beaux monstres de métal dans l’intimité de leur berceau, aux usines de Saint-Martin-du-Touch ou de Colomiers, de les saisir au vol lorsqu’ils s’élançaient pour la première fois sur les pistes, ou de les suivre dans leur évolution au-dessus des montagnes ou des mers, en jouant avec les caprices du soleil et le ballet des nuages pour dessiner leur fantastique silhouette.
À Toulouse, rue Erasme, dans ce sanctuaire de la photo patiemment édifié par Dieuzaide et aujourd’hui précieusement conservé et mis en valeur par son épouse Jacqueline et son fils Michel, des milliers de clichés témoignent de ces merveilles de l’aéronautique. Nous en avons choisi une centaine.
Choix forcément subjectif, tant est riche ce témoignage sur l’une des activités majeures de la région toulousaine. Mais ce choix s’est surtout efforcé de retenir et de mettre en évidence le regard de poète et d’esthète que le photographe a su porter, au plus près de sa propre émotion, sur ce monde de l’aviation. Nous avons aussi voulu comprendre, en remontant un peu le cours de sa vie et de ses démarches d’artiste, ce qui avait nourri une si belle et forte passion.
Langue : Français
Éditeur : Privat
Date de Publication : Février 2007
Type Reliure : Broché
Pages : 125
ISBN 10 : 2708917374
ISBN 13 : 978-2708917378