Photographe français né en 1950, Pierre Schwartz vit et travaille à Montpellier. Son livre Buts regroupe 119 photographies en noir et blanc de buts de football, tous cadrés depuis le même angle, tel un tireur de pénalties prêt à marquer.
Ici, point d’adversaires à combattre, pas même de gardien préparant ses mains gantées à arrêter le ballon.
Ce qui semble intéresser davantage Pierre Schwartz, c’est le cadre dans le cadre qu’offrent ces poteaux de plus ou moins bonne qualité.
Si le livre regroupe une centaine de photographies choisies, le photographe a ramené 1500 photos de ses voyages à travers le monde, initiée en 1990.
Ce projet est des plus surprenant pour les lecteurs qui, comme la mère de Pierre Schwartz à qui le livre est dédié, n’aiment pas le foot.
Ainsi, avant d’ouvrir ce livre, on croyait innocemment les poteaux de buts identiques d’un pays à l’autre, semblables entre eux, avec des dimensions parfaites de 6 m sur 2.1 m.
Or, cette balade sur des terrains de foot improvisés s’avère ludique, humoristique, en un mot tout sauf ennuyeuse.
On s’amuse ainsi à retrouver les pays où les photos ont été prises, France, Brésil, Cameroun, Vietnam, Mexique, Italie, Argentine, Soudan, Angleterre, Bosnie-Herzégovine, etc...
On n’aurait jamais pensé que le filet des buts habillait tellement les poteaux. Sans fils pour arrêter le ballon, les buts nous apparaissent dénudés. On a même du mal à se souvenir de leur fonction première. C’est d’ailleurs pour cette même raison que Peter Schwartz se sert des poteaux pour créer une mise en abîme de l’image. Au milieu des buts apparaissent au loin, parfaitement placés, une Église dans le désert mexicain, des échafaudages sur un plage de Rio, un pick-up surgissant de nul part, une caravane, des immeubles, des pneus...
Certains se tiennent fièrement, droits, imposants, alors que d’autres, fabriqués avec les moyens du bord, affichent un petit air de fragilité avec leur structure penchée ou leur taille non conventionnelle.
Ainsi, s’ils ne frisent pas la perfection, ces buts existent par le simple assemblage de trois bouts de bois. C’est là qu’on réalise toute l’importance du foot dans les mentalités, rare sport à ne pas connaître les limites des frontières. L’envie de taper dans le ballon est telle que l’on s’accommode des moyens du bord. Quand le terrain est trop petit, on peint les buts à même les murs. En trois coups de pinceaux, tout l’imaginaire est là. Au Vietnam, on peint aussi le filet pour plus de vraisemblance, et en Angleterre, on décore les briques rouges d’une rue où les gamins s’ennuyaient sans doute...
Les photographies en noir et blanc de Buts sont introduites par un texte d’Hervé Le Goff, et suivies de légendes nous renseignant sur la date et le lieu de chaque prise de vue. On trouvera également une courte biographie du photographe Pierre Schwartz.
par Mélanie Jourdan
Langue : Français, Anglais
Éditeur : Ville ouverte
Date de Publication : Juin 2008
Type Reliure : Relié
Pages : 144 pages, 119 photographies
ISBN 10 : 2951878354
ISBN 13 : 978-2951878358
Dimensions : 22 x 22 cm