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Centelles 1909-1985

Centelles 1909-1985, d’Agustí Centelles

Centelles 1909-1985

informations pratiques : Centelles 1909-1985

Langue : Français
Éditeur : Actes Sud
Date de Publication : Juin 2009
Type Reliure : Relié
Pages : 258
ISBN 10 : 2742784209
ISBN 13 : 978-2742784202
Dimensions : 30 x 26 cm


Photographe  : © Agustí Centelles
Éditeur  : Actes Sud Éditions

L’année 2009 marque le 70e anniversaire de la fin de la guerre civile espagnole et le début de la nuit franquiste. En février 1939, des centaines de milliers d’Espagnols empruntent les chemins de l’exode vers la France en franchissant à pied les cols pyrénéens. Après la chute de Barcelone, les forces républicaines loyalistes, démocratiquement élues en 1936, sont quasiment défaites par le coup d’Etat militaire du général Franco.

Sur les routes gelées de l’exil un homme chemine, serrant contre lui une précieuse mallette. Il se nomme Agustí Centelles. Il est un célèbre photoreporter catalan, engagé dès 1936 aux côtés des républicains ; certains de ses clichés ont fait connaître au monde entier l’horreur et l’âpreté des combats fratricides qui ravagent l’Espagne depuis quatre ans. Dans cette mallette, il a calé ses appareils et les milliers de négatifs de son Leica issus de ses reportages sur les fronts de guerre et de résistance urbaine. Teruel, Montearagón, le bombardement de Lérida, les émeutes sanglantes de Barcelone, les leaders du POUM et les dirigeants de la Catalogne autonome : une iconographie unique de la guerre civile est réunie dans une simple valise. Si Centelles emporte ce trésor documentaire, c’est qu’il craint que ces photographies tombent aux mains des franquistes et servent à persécuter ses frères d’armes restés en Espagne.

A leur grande déconvenue, les réfugiés espagnols découvrent qu’ils ne sont pas les bienvenus en France. Parqués dans des camps improvisés – les premiers dits « de concentration » –, fichés et gardés par la police française, ils endurent faim, froid et dysenterie. Agustí Centelles est détenu au camp de Bram (Aude) où il poursuit dans des conditions précaires son activité de photographe ; il y réalise des portraits, des scènes de la vie au camp qui constituent un témoignage essentiel sur cette page méconnue de la Retirada. A l’automne 1939, Centelles parvient à trouver un emploi chez un photographe de Carcassonne. Accueilli par la famille Degeilh, il crée en 1942, à l’insu de son patron et en liaison avec les réseaux de la Résistance, un laboratoire clandestin. Il y fabrique, au péril de sa vie, documents et faux papiers et échappe de justesse à une rafle de la Gestapo. En 1944, après cinq années passées loin de son épouse et de son fils, Centelles décide de rentrer clandestinement en Espagne. Avant son départ, il confie à ses amis carcassonnais la fameuse valise, à charge pour eux de la conserver secrètement et avec grand soin.

Commence alors la troisième vie du photographe. Sous le nom d’Agustín Ossó, Centelles reprend discrètement son activité professionnelle en se consacrant à la photographie industrielle et publicitaire. Mais le pouvoir franquiste finit par le rattraper sous la forme d’un procès en franc-maçonnerie qui le condamne à douze ans de réclusion. Par chance, Centelles échappe à la prison, mais doit renoncer, sous la contrainte et définitivement, à toute activité de photographe de presse. A 67 ans, soit trente-sept ans après son exil forcé, Centelles retourne en France chez ses amis de Carcassonne afin de récupérer ses fameuses archives dont il a dissimulé l’existence à son épouse et à ses fils pendant toutes ces années. Malgré les décennies écoulées, la valise et son précieux contenu sont toujours là, inviolés et intacts : la famille Degeilh a tenu parole.

La Catalogne et l’Espagne peuvent enfin découvrir l’œuvre du meilleur photographe de la guerre civile et lui rendre l’hommage qu’elle mérite. Agustí Centelles disparaît en 1985 après avoir reçu le Grand Prix national des arts plastiques.

Centelles 1909-1985
Centelles 1909-1985
d’Agustí Centelles

Jusqu’à la publication de ce livre, première monographie complète de l’artiste, deux images symbolisent l’histoire de la tragédie espagnole : Guernica de Pablo Picasso et La mort du soldat républicain de Robert Capa. Comme le rappelle dans son texte Miquel Berga (commissaire de l’exposition présentée par le Jeu-de-Paume à Paris) : « Agustí Centelles n’est pas seulement un correspondant de guerre mais un militant engagé : la lutte, la victoire et la défaite qu’il photographie sont aussi les siennes. » Découvrant certains des remarquables clichés d’Agustí Centelles, on peut légitimement penser qu’ils ont définitivement trouvé leur place aux côtés des deux icônes de ses célèbres contemporains.

A travers ce livre et l’exposition qui l’accompagne, la France accueille enfin dignement un homme au destin exemplaire qu’elle n’avait su réconforter dans l’hiver d’une tragique débâcle.


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