Au fil du Nil

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Au fil du Nil

Au fil du Nil

Certains voyages vous mettent en prise directe avec l’inconscient collectif.
Remonter le Nil entre Esna et Assouan à bord d’une Dahabieh, c’est prendre le temps de vivre au rythme du cycle perpétuel du lever et du coucher du soleil dans la conscience du mythe du dieu Ra à bord de sa barque solaire.

Dégradés de vert sur fond de désert ocre dans le soleil couchant, ou de collines de grès mauves dans le soleil levant, eau miroir dans une immobilité contemplative, roseaux ondulant dans la brise, eau furieusement sculptée par un vent de tempête venu du désert Lybien, la diversité des paysages de ce fleuve, colonne vertébrale de la culture égyptienne, semble défier le temps. Seules les antennes satellites fichées sur chaque maison de villages rappellent que nous sommes au XXIè siécle.

Magie du lever de soleil sur la rive orientale dans la douceur d’une aurore rosée. Entendre la campagne s’éveiller et voir les pêcheurs déjà au travail, partis à la rame au petit matin.

Tandis que le soleil grimpe rapidement au zénith, observer depuis le bateau comment s’organise depuis toujours le cours de la vie sur la terre ferme : enfants en train de nager, fellahin travaillant aux champs, toujours flanqués d’un âne capricieux, corvéable à merci, cultivant karkadé, cannes à sucre, bananiers.

Déambuler dans les ruelles d’un village égyptien sous le regard effarouché des femmes sur le pas de leur porte, prêtes à se réfugier derrière des murs construits en brique de terre cuite séchée. Puis plus au sud, dans un village nubien marquant l’entrée en terre d’Afrique noire avec ses ruelles ensablées et ses maisons aux façades décorées, rendre visite à des femmes ayant créé une coopérative fabriquant des bijoux traditionnels.

Enfin se perdre dans les dédales d’un marché aux légumes, ou encore assister aux transactions entre nomades venus du Soudan pour vendre leurs chameaux.

Puis, la lumière se faisant plus douce et la brise plus forte, au fil de l’après midi, naviguer au plus près des roseaux ou entre les îles hérissées de palmiers avant de s’arrimer à une berge pour y passer la nuit…Magie d’un coucher de soleil sur la rive occidentale dans le flamboiement d’un crépuscule incandescent.

Magie d’une nuit de nouvelle lune scintillante de milliards d’étoiles tandis que s’élève vers la voûte étoilée et résonne comme dans une mosquée cosmique l’appel à la prière du muezzin.

Au fil du Nil
© Iliona
Au fil du Nil, de Iliona

 

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